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THE SUICIDE OF RACHEL FOSTER (SWITCH) : PLONGÉE EN EAUX TROUBLES

Et bien, voici une expérience vidéoludique dont le joueur ressort pensif et détendu. Si vous avez joué à Gone Home ou What Remains of Edith Finch, alors vous voyez ce que je veux dire. The Suicide of Rachel Foster est clairement "fait du même bois". Avec un côté horrifique en plus. Le développeur One-O-One Games avait une histoire à nous raconter et il le fait de la plus belle des manières. 


On ne choisit pas sa famille

Nous jouons le rôle de Nicole, une jeune femme héritant de l'hôtel familial, le Timberline dans l'état du Montana, après la mort de sa mère qui fait suite à celle de son père survenue des années plus tôt. Nos parents étant séparés pour de sombres raisons, elle n'est pas revenue depuis des lustres en ces lieux où elle a passé son enfance. Sur son lit de mort, sa mère lui demanda de le vendre. Pour ce faire, étant désormais la propriétaire du vieil hôtel, il lui revient d'en faire l'état des lieux avec son avocat qui s'occupera du reste. C'est du moins ce qui était prévu avant qu'une tempête de neige historiquement violente la bloque là-haut, dans la montagne, seule avec ses souvenirs. 

Dès le début du jeu, nous apprenons les raisons de la discorde. Son père aurait trompé sa mère avec une jeune fille mineure qui a fini par se suicider. Rachel Foster. Une tragédie connue de tous les habitants de la région. Nous pouvons aisément comprendre que notre héroïne ressente une aversion pour ce lieu et veuille se dépêcher de liquider la vente. Seulement, bloquée entre ces murs, Niky va être le témoin d'événements étranges qui la forceront à retracer toute la triste histoire qui fit imploser sa famille. C'est là que nous, joueur, entrons en scène. 

Le scénario de The Suicide of Rachel Foster est franchement bien écrit et amené avec délicatesse, petite touche par petite touche. Plus les jours passent, plus nous en apprenons sur la sombre affaire ayant ebranlé ce lieu paisible. À chaque fin de journée, nous avons hâte de découvrir ce qui nous attend le lendemain. Personnellement, je ne suis pas parvenu à deviner le fin mot de l'histoire avant la fin. Ce qui m'a agréablement surpris. Chapeau.

Plutôt sympa pour un grenier

Un gameplay laissant la part belle au récit 

Le gameplay de The Suicide of Rachel Foster est extrêmement simple et similaire à celui des titres cités en introduction de cet article. Un bouton d'action, c'est tout ce dont nous avons besoin, ou presque, pour nous embarquer dans cette aventure. Hormis ce bouton "observer et agir", il y'en a un pour ouvrir la carte de l'hôtel et puis la croix directionnel dont les directions seront associées aux différents objets utiles tel que l'appareil Polaroïd dont le flash, qui nous servira un moment de lampe-torche, s'enclenche avec la gâchette R. Simple comme bonjour et amplement suffisant pour s'immerger dans ce jeu se parcourant à la première personne. Parfait.

Ce type de maniabilité a le mérite de nous laisser nous concentrer sur le scénario. Bien que seule dans l'hôtel, Nicole est en relation permanente avec une espèce de guide de montagne connaissant le drame ayant frappé sa famille, comme tous les habitants de la région. Il sera son seul lien vers l'extérieur et l'aidera à ne pas devenir folle. Souvent au téléphone avec lui, les dialogues sont bien écrits, souvent drôles, parfois touchants. Ce duo est une très bonne idée des scénaristes et se revelera bien plus important qu'il n'y paraît au départ. 

Chaque tâche effectuée, aussi anodine soit-elle comme par exemple trouver la réserve de nourriture de l'hôtel, nous rapprochera du dénouement final. Tout est prétexte à nous remémorer des bribes de l'enfance de notre héroïne et à ainsi démêler les ficelles de l'intrigue. Certains passages sont vraiment effrayants mais je ne vous en dirais pas plus. The Suicide of Rachel Foster est un jeu intelligent et prenant comme peut l'être un bon roman.

Ce téléphone sera notre seul allié 

Nous y sommes

Venons à la réalisation qui fait franchement plaisir à voir, même sur Nintendo Switch. L'hôtel est superbe. Assez grand pour nous y perdre au début mais nous finissons par prendre nos marques. Et la carte des différents étages est là pour nous aider à nous repérer. Dans un style ancien, cette station de ski est vraiment magnifique et devait être vraiment acceuillante remplie de touristes. Mais là, déambuler dans ces couloirs vides qui pour certains commencent à être décrépis par le temps fait parfois froid dans le dos. Surtout lorsque des événements bizarres adviennent sans prévenir. 

La musique est également en parfaite adéquation avec le visuel. Elle n'est pas du tout envahissante et reste en permanence très discrète. Pour les bruitages c'est pareil. Ils sont très bons et servent le propos.

L'ambiance générale de The Suicide of Rachel Foster est reposante et un poil angoissante à certains moments. Se ballader dans l'hôtel Timberline est vraiment plaisant et nous avons envie d'en découvrir chaque recoins. 

Un couloir flippant lorsque nous sommes seul

The Suicide of Rachel Foster est un très bon jeu. L'histoire est prenante et l'atmosphère oscillant entre nostalgie et moments d'angoisse nous happe totalement d'un bout à l'autre de l'aventure. Le studio One-O-One Games sait raconter des histoires et j'espère qu'il nous fera un de ces jours un vrai survival-horror pur jus. En attendant, n'hésitez pas à vous lancer dans The Suicide of Rachel Foster si vous appréciez les jeux narratifs. C'est un superbe représentant du genre.

Peace.

O'Reilly     

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