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LE SURVIVAL-HORROR PUR JUS RENAÎT AVEC REMOTHERED : TORMENTED FATHERS (SWITCH)

Le premier épisode, sur lequel sera axé cet article, a été plutôt bien reçu à sa sortie. Rien de grandiloquent. Sa suite se fit descendre en flèche. Des notes horribles jusqu'à un 1 sur 10 qui me fit bondir de ma chaise. Comme quoi, il ne faut se fier qu'à soi. J'aime cette série d'un amour profond. C'est dit.

J'ai retrouvé avec Remothered, œuvre signée par les indépendants Darril Arts Studio, tout ce qui me faisait peur dans les jeux étant gamin. Pile l'image que le survival-horror à toujours eu dans mon esprit. De plus, je fus happé par son scénario alambiqué mais d'une profondeur vertigineuse. Laissez-moi vous conter mon rapport assez particulier à ce Tormented Fathers. Je vous préviens, il fait peur. Très peur… 


Classe et classique

Honnêtement, je n'attendais pas grand chose de Remothered : Tormented Fathers. J'étais en pleine période "retour au gaming" et j'avais surtout besoin de me vider l'esprit suite à une séparation, pour situer un peu ma psyché d'alors. Pendant cette période, j'ai dévoré les licences à la pelle et dont beaucoup de type horrifique. J'ai stressé à mort sur Outlast. J'ai été absorbé par l'univers bizarre d'Amnesia. J'avais véritablement l'estomac noué devant Blair Witch. J'ai été hypnotisé par Layers of Fear. Je pourrais continuer comme ça longtemps et citer nombre de jeux plus effrayants les uns que les autres. Monstrum, Infliction, Silver Chains, Perception… Tant de jeux qui ont en commun de se vivre à la première personne et de laisser le joueur sans aucun moyen de défense. Même dans Alien Isolation les armes n'ont qu'un léger rôle défensif. Il en sera de même dans Remothered mais les développeurs ont fait le choix de revenir aux bases en repassant à une vue extérieure comme dans nos bons vieux Resident Evil ou Silent Hill. J'aime bien car j'ai l'impression de plus m'attacher à mon personnage en le voyant déambuler.

Le sosie de Jodie Foster

Le jeu se déroule dans une vieille demeure sentant fort le renfermé et le style rococo, si cela vous parle. Propriété d'une illustre famille de la bourgeoisie italienne, elle n'est plus entretenue depuis des lustres et la poussière y recouvre pratiquement tout. Une large partie des lieux pouvant paraitre à l'abandon au premier coup d'œil, il y a bel et bien encore des habitants entre ces murs sordides. Mais je vais en venir au scénario, continuons tout d'abord sur la réalisation. Quand une direction artistique inspirée se mêle à des graphismes soignés, cela donne un petit bijou d'horreur vidéoludique. 

Autre point effrayant au possible et là encore parfaitement réalisé : la bande-son. Cette dernière sublime l'ambiance. Les musiques sont très belles et très tristes. Parfaites pour accompagner cette aventure où l'émotion est palpable. Dès le menu, une petite mélodie nous rentrera dans la tête pour ne pas plus jamais en sortir. Il m'arrive parfois de la siffloter sous la douche. Encore un point fort pour Remothered : Tormented Fathers.

Notre point de départ

Il faut absolument que j'aborde les bruitages. D'une importance capitale pour le gameplay du jeu, ils sont tout simplement glaçants. Comme pour le scénario, je vais en venir à la maniabilité plus loin, mais pour parler du travail sur les bruitages il me faut vous expliquer que la série des Remothered se base sur le système de cache-cache. Jeu au combien terrifiant quand il est partagé avec un psychopathe en puissance, vous en conviendrez. La localisation des différents bruits était donc primordiale. Les développeurs ont réussi leur pari et il n'y a pas plus horrible qu'être cachée (j'utilise le féminin car dans ce jeu nous jouons une femme) dans un placard et d'entendre notre respiration saccadée résonner comme dans une église alors que se rapprochent des bruits de pas accompagnés d'insultes. Sensations fortes garanties. Il s'agira de constamment prêter l'oreille au moindre grincement de parquet pouvant nous indiquer l'emplacement de notre poursuivant du moment.

Donc, pour en finir avec les côtés visuel et sonore de Remothered : Tormented Fathers, je dirais que nous avons là un titre très soigné. L'ambiance y est juste folle. La musique et les bruitages nous prennent aux tripes. Nous admirons les décors détaillés tout en nous cherchant une cachette.  L'animation des personnages est bonne et qu'est-ce qu'ils font peur ! Pour moi, tout est là pour créer une atmosphère juste parfaite pour soutenir le propos dramatique du jeu de Darril Arts Studio. Chapeau bas, messieurs.

Les lieux sont très beaux

Aucune armoire menant à Narnia

Depuis quelques années, les armoires sont à la mode dans les jeux d'horreur. Plus sérieusement, je trouve que le style survival-horror gagne vraiment à nous proposer des héros sans défense. Réalistes. Dans Remothered, notre héroïne est en tailleur et talons, fumeuse, très loin des clichés d'une Jill Valentine. Aucune arme ne nous tombera dans les bras pour dézinguer nos ennemis. Eux par contre auront tout ce qu'il faut. Normal, ils sont chez eux après tout. 

Donc, tout le gameplay tourne autour du fameux système de se faufiler de planque en planque. Nous aurons tout de même accès à quelques objets bien utiles pour tromper nos poursuivants. Suis-je obligé de préciser que dans cette gigantesque partie de cache-cache nous serons toujours la proie ? Mais nous aurons donc la possibilité d'envoyer nos ennemis sur une fausse piste, de les assommer ou de les blesser pour gagner quelques précieuses secondes qui nous permettront de nous jeter sous un canapé et ainsi les semer... Flippant. Ces objets défensifs sont divisés en deux catégories : distance et corps-à-corps. Oh, n'espérez pas trucider qui que ce soit (du moins si ce n'est pas dans le scénario) mais un  petit coup de ciseau dans les côtes, après avoir réussi un QTE, nous aidera à prendre de l'avance. Il est même possible de bloquer une porte à l'aide d'une corde.

Vu !

Remothered fait vraiment stresser. Beaucoup de tâches seront à accomplir tandis que nous avons toujours quelqu'un a nos trousses. Le vieillard fou, propriétaire de la demeure, et son aide-ménagère quelque peu "spéciale" savent bien dès le départ que nous sommes là, quelque part, et ils n'auront de cesse de nous débusquer. Les énigmes sont plutôt cool et restent dans le classique du survival-horror. Il s'agira souvent d'aller chercher un quelconque objet utile pour l'avancée du scénario et ce sans se faire attraper. Mais tout du long, jamais l'angoisse ne lâche le joueur. Pas une seule seconde. 
Nous avons même le droit à des "combats" de boss. En gros, ce sont des phases hyper stressantes avec un être horrible qui nous court après pour nous tuer. Sympathique. Réellement, ces moments vont vous mettre les nerfs à vif. Cela demandera parfois de mourir quelques fois histoire de trouver la stratégie à adopter. 

Le gameplay de Remothered : The Tormented Fathers est très bien optimisé. C'est un plaisir que de compléter nos objectifs au nez et à la barbe des fous furieux lancés à notre recherche, de lever le voile sur cette histoire sordide en fouinant dans cette immense demeure.

Perdu

Ah, les histoires de famille

Nous somme dans le rôle de Rosemary Reed. Le jeu démarre sur une scène nous montrant notre héroïne descendre d'un utilitaire et se griller une clope en observant la demeure de la famille Felton. Leur fille nommée Céleste à disparue et nous sommes à sa recherche. Ensuite, nous nous annonçons comme médecin à la servante de la famille, Gloria, qui nous mène jusqu'au vieux et fatigué Docteur Richard Felton. Sous couvert tout d'abord de lui parler de son traitement, nous finirons par entrer dans le vif du sujet en lui demandant directement si il est impliqué dans la disparition de sa fille. Bien évidemment, nous nous faisons reconduire dehors manu-militari.

Rosemary, trouvant le vieillard un poil suspect, décide d'entrer de nuit et sans autorisation dans le manoir afin d'y chercher quelque indice que se soit sur la disparition de Céleste. Vous l'aurez déjà deviné, nous allons nous y retrouver piégée et s'échapper ne sera pas une partie de plaisir. Le faible vieillard se dévoilera bien plus en forme qu'il n'en a l'air au premier abord (et bien plus fou) et Gloria fera montre d'un zèle particulier dans son travail (essayant elle aussi de nous tuer, on peut dire que c'est une aide-soignante très investie). D'autres personnages feront leur apparition et tous sont extrêmement effrayants et cinglés. 

Il est important de fouiller partout

Sommes nous une espèce de détective privé ? Ou alors réellement médecin ? Vous le saurez si vous osez faire ce Remothered. Entre les secrets obscures (vraiment) d'une ancienne et respectée famille et les horreurs commises par le lobby pharmaceutique qui ne recule devant rien pour tester de nouveaux médicalement, le scénario très riche risque de vous surprendre. 

À savoir que Remothered : The Tormented Fathers ne serait que le premier volet d'une trilogie qui a déjà vu paraître deux épisodes. Il faudra bien tout lire pour s'y retrouver entre les différents belligérants et quant à la chronologie des événements. Le second opus, Remothered : Broken Porcelain, apporte encore moult explications à cette histoire de dingue (c'est le cas de le dire) mais ça sera l'objet d'un autre article. Vraiment, je suis resté plongé dans ce scénario jusqu'au bout. L'histoire est franchement très bien écrite et des plus intéressantes. La psyché des protagonistes est travaillée et c'est un plaisir que d'apprendre à les connaître. Ma grand-mère me disait qu'elle aimait relire les mêmes bouquins plusieurs fois car elle avait l'impression de retrouver des membres de sa famille, des amis… C'est ce que je ressens lorsque je relance l'un des Remothered.

Mais entrez donc… en Enfer ! 

Si j'avais suivi la presse spécialisée, je n'aurais pas découvert ce qui est aujourd'hui l'une de mes séries horrifiques favorites. Je croise les doigts pour que sorte le troisième et dernier épisode malgré les ventes maigrelettes du second. En tous les cas, Remothered : Tormented Fathers est une entrée en matière géniale. L'ambiance y est pesante à souhait. Les protagonistes sont vraiment effrayants tout comme les lieux où se déroule le jeu de Darril Arts Studio. Si vous aimez vous faire peur, alors foncez ! Un bijou d'effroi.

Peace.

O'Reilly     

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