Il est possible d'avoir peur en 2D, en voici la preuve. The Coma Recut nous provient de Corée du Sud et a vocation de nous faire frissonner avec un univers typé manga, ou plutôt manhwa pour être précis. Le pari est-il tenu ? Je répond oui et haut la main. Avec son monde et son scénario peaufiné, plein de personnages attachants, il happe le joueur pour le ramener à ses années lycée. Quel horreur…
Le savoir-faire coréen
Si vous êtes friands de BD, mangas et autres coups de crayon, alors The Coma Recut va de suite vous parler. Son style est unique. Le studio Devespresso compte de sacrés talents dans ses rangs. Les nombreuses animations, la palette de couleurs, le design des personnages et des décors… Le lycée Sehwa où va se dérouler l'action est superbement représenté et va savoir se montrer extra flippant à parcourir. Tout se marie à merveille, un régal pour les yeux, et nous avons même le droit à de belles cinématiques faites de magnifiques artworks. Une fluidité sans faille englobe le tout et ça court dans tous les sens sans aucun ralentissement.
Les développeurs ont également fourni un sacré travail sur le côté sonore. Outre certaines musiques très bonnes, les bruitages sont géniaux. Phases de traque et course-poursuites obligent, la localisation du son était primordiale et c'est très réussi. On arrive à déceler d'où vient le danger. D'ailleurs, l'ambiance est glaçante. On entend des cris au loin, des grognements et autres gloussements bizarres, nos pas résonnant dans un silence de mort… Brrr, vous sentez ce frisson vous remonter l'échine ? Vraiment, c'est super beau et très bien animé. Le lore est top de chez top et va vous emporter à coup sûr. Si vous osez passer les portes du lycée Sehwa…
En retard aux examens |
Fuyez, pauvres fous !
Comme dit plus haut, la fluidité est de mise dans ce jeu. Notre héros, Youngho, réagit au quart de tour. Un grognement à gauche, on file à droite. Là, pas de chance, notre professeur passée en mode succube se trouve en face de nous et lève ses énormes griffes, on exécute alors une roulade avant et esquivons de quelques cheveux la décapitation avant de filer à toutes jambes vers la première porte venue. Un bureau en bazar. On se jette dessous au moment où la porte s'écrase sur le mur en même temps qu'un hurlement strident nous déchire les tympans. La bête court à droite à gauche en écumant de rage. Les mains tremblent et le cœur bat à tout rompre. Notre poursuivante sort de la pièce et l'on entend ses râles s'éloigner tandis que la musique retrouve un rythme calme. Ça y est, on l'a semé…
Le jeu est plein de moments comme celui-là. Ou alors agenouillé, lampe-torche éteinte, et les deux mains sur la bouche pour retenir notre souffle pendant que le monstre passe lentement juste devant nous… Un gameplay fluide et nerveux qu'il faudra vite apprendre à maîtriser car les dangers guettent de toutes parts. Des corps tomberont du plafond et d'autres se réanimeront sur notre passage, histoire de nous lacérer les chevilles et d'ainsi nous causer une hémorragie. Il est important de garder un œil sur nos barres de vie et d'endurance. Certains ennemis pourront également nous empoisonner. Pour nous aider un peu, des distributeurs d'en-cas permettront d'acheter une barre chocolatée, un paquet de chips, une canette… De quoi récupérer de toutes ces aventures.
Il se passe des choses obscures dans ce lycée |
Dualité et traumatismes
À ce que j'ai compris, réussir ses examens est primordial en Corée du Sud. Le jeu retranscrit très bien ce sentiment au début de l'aventure. Tout le monde est stressé, même les professeurs. Quant à Youngho, la veille des examens il eut la bonne idée de réviser toute la nuit. C'est donc épuisé qu'il arrive au lycée où un drame eu lieu. Un élève aurait tenté de se suicider. De plus, c'est un membre de son groupe d'ami. Encore un geek que la brute de l'école aime tant brutaliser. La journée commence mal et les examens sont maintenus. Nous voici donc devant notre copie et nos paupières sont lourdes, louuurrrddes…
C'est en pleine nuit que nous nous réveillons. Seul. Un calme de mort règne sur les lieux. Comment se fait-il que personne ne nous ai réveillé ? Très vite, nous allons tomber sur notre très sexy professeur d'anglais et nous rendre compte que quelque chose cloche. Cette dernière s'est changée en une version démoniaque d'elle-même et se jette sur nous armée d'un cutter.
Vous voyez ces moments que l'on a déjà l'impression d'avoir vécu ? Et bien cela serait dû à une autre dimension parallèle à la notre, beaucoup plus sombre et appelée le Coma. Surtout peuplée de monstres, il arrive tout de même d'y croiser quelques "esprits" un peu moins mal attentionnés. Mais Youngho, lui que fait-il là ? Trouver la réponse sera dangereux…
Plein de notes sont dispatchées un peu partout et très intéressantes à lire. D'ailleurs, leur présence est expliquée d'une manière bien sympathique. J'ai énormément apprécié le personnage du Noteur, cet être écoute tous les ragots et les notes sur n'importe quoi pour les coller partout. Il note, note, note tout…
Le scénario est vraiment cool à suivre, très prenant, et aurait aisément pu servir à la base d'un manhwa, ces mangas coréens. J'aurais adoré qu'une série d'animés découle de ces jeux (il y'en a deux pour le moment) qui sont bien plus profonds qu'ils n'en ont l'air au premier coup d'œil. Si à la vue des graphismes vous pensiez jouer à un titre un peu "kawai", vous vous êtes lourdement trompé.
Notre ami est en mauvaise posture |
Le petit studio Devespresso à créé un petit bijou d'animation et d'horreur. Je prie pour que ce The Coma Recut et sa suite Vicious Sisters (bientôt le test) ne soient que les prémices d'une plus longue série. Cette univers noir et diablement attirant mérite d'être creusé. C'était un bruit de talons aiguilles ? Courez !
Peace.
O'Reilly
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