Accéder au contenu principal

TÄNZER (EVERCADE) : DE L'ART ET DU GAMEPLAY...

J'ai fais la connaissance de Mega Cat Studios l'année passée. M'étant remis au gaming et découvrant le monde incroyable du homebrew, ces jeux créés de nos jours pour nos vieilles bécanes, je ne pouvais passer à côté. Ce sont des précurseurs dans le domaine et leurs productions sont nombreuses sur Megadrive, Nes, Game Boy, Super Nes... Et si je les connais tant, c'est parcequ'ils participent à la merveilleuse aventure qu'est l'Evercade, la dernière console à cartouches de Blaze Entertainement, en nous gratifiant déjà de deux compilations de grande qualité. Parmis celles-ci se trouvent des supers jeux comme l'hilarant Coffee Crisis ou encore Creepy Brawlers, un jeu de boxe génial dans une ambiance film d'horreur, Log Jammers, un successeur à Windjammers, Arkagis Revolution, un shmup spécial, et plein d'autres dont celui qui nous intéresse aujourd'hui : Tänzer

Il n'a rien à envier aux grosses productions. Ce titre est beau, long, intéressant, addictif, surprenant, difficile... Et pourtant, très peu de chaîne YouTube en ont fait la promotion. Pourquoi ? Allez savoir... En tous les cas, sur Gaming Pour Gargouilles j'aborde toutes les oeuvres qui me plaisent, voilà tout. C'est donc avec un réel plaisir que je vais tâcher de vous donner envie de jouer à Tänzer


Aucune limite à l'imagination

Si dans vingt ans quelqu'un me parle de Tänzer, ce qui me reviendra de suite en tête sera sa direction artistique. Apparemment, le développeur du jeu se nomme Mickael Tillander et serait reconnu dans le milieu de part son talent. Après avoir joué à Tänzer, je veux bien le croire. Étant un projet participatif Kickstarter, celui-ci fût financé en quelques heures seulement et le jeu vit le jour en édition physique sur Mega Drive en 2019 pour trouver le chemin de l'Evercade en 2021 (prend en de la graine Fonzie).

Parlons donc de cette direction artistique qui pour moi frise le génie. Notre personnage va faire un tour du monde et des époques des plus épiques. Un style épuré dans les décors mais classe et utile, le titre demandant une bonne visibilité car les ennemis débouleront de partout en crachant leurs boulettes. Je trouve la colorimétrie essentielle dans le design d'un jeu et pour celui-ci elle fût particulièrement bien choisie. Ces teintes les amis lorsque le soleil se couche... Magnifique. 

Nous débuterons notre périple dans un far-west psychédélique où nous ferons la découverte de l'un des bestiaires les plus inspirés que j'ai pu voir. Pour cette mise en bouche ça sera des chariots arborant un visage géant et crachant de multiples boulettes, des têtes de chevaux siamoises et flottant négligemment, des espèces de cow-boys dont la tête s'arrachera à notre approche pour exploser dans les airs, des hommes crucifiés dont les entrailles s'ouvriront pour là encore nous envoyer des projectiles, ect... Et je ne vous ai parlé que du premier niveau, chacun ayant ses propres ennemis même si certains sont redondants, et attendez que j'en vienne aux boss... L'époque médiévale, l'Égypte, la Rome antique, une flotte de bateaux pirates, un niveau en mode organique, le Japon médiéval... Des épées volantes nous fonçant dessus, des têtes coupées, des blobs explosifs, des robots de toutes sortes, des petits vaisseaux lâchant des bombes, des têtes de démons chinois, des requins sautant hors de l'eau pour cracher des boulettes et explosant en morceaux sous nos coups, ect... Tänzer est un modèle de créativité. 

Quel jeu de plate-forme n'a pas son stage de lave ?

Et les boss... Les boss, les amis ! De la folie, de la majesté, de la "badass attitude" en veux-tu en voilà. Chacun d'entre eux m'a fait un petit quelque chose en le découvrant, tous sans exception et ils sont nombreux. Je veux absolument éviter le spoil, je vous en décrirais juste quelques uns que nous atteignons lors de nos premiers runs. J'ai déjà cité les hommes crucifiés, ceux-ci sont des mini-boss qui reviennent régulièrement tout au long du jeu sous plusieurs formes, ou plutôt avec différents patterns de boulettes. J'ai halluciné en tombant dessus... Revenant aussi régulièrement, des têtes géantes volant de part l'écran et envoyant des salves de boulettes tout autour d'elles. L'un des boss du premier niveau, un vaisseau mais d'un style jamais vu, affûté pourrait-on dire, et arborant des teintes pastelles qui font "bizarres" au premier coup d'oeil et qui se révèlent d'une beauté... Un lustre géant, un drakar... À chaque boss, l'effet "wow" était là. Cette variété de monstres en tous genres est juste dingue, vraiment. Et regardez un peu l'armure de notre avatar. Elle est magnifique avec ses teintes violettes, ce casque pointu et ces cristaux enchâssés. La classe, il n'y a rien d'autre à dire.

Bon, je me suis assez épanché sur la direction artistique. Vous aurez compris qu'elle m'a vraiment accroché. Passons maintenant à l'ambiance musicale qui est parfaite et colle vraiment bien à cet univers où règne la folie. La musique des niveaux restera la même hormis pour le niveau final, un beat électro du meilleur effet. Entraînante à souhait, elle nous pousse à aller de l'avant sans jamais lasser le joueur. En cela, elle est d'ailleurs bien aidée par des bruitages au top. Nos coups "claquent" et on ressent toute la puissance de notre personnage. Le design tellement particulier et le rythme effréné du soft sont parfaitement soutenus par le côté sonore.

Je pourrais continuer des heures sur la réalisation de Tänzer. Tout est là. Les graphismes et l'ambiance sonore soignés, les couleurs magnifiques, la direction artistique qui pour moi tient du génie... Un trésor. 

Le boss de fin du premier niveau, ça vous donne le ton

Le lac des cygnes

Tänzer est un ballet. Un spectacle emprunt de ravissement et de grâce. Cela est rendu possible par un gameplay d'une finesse rarement égalée. Le maniement de notre avatar est tout bonnement jouissif. En vérité, le premier conseil serait de prendre son temps, je n'ai eu de cesse de me le répéter et en plus il n'y a aucun timer, mais c'est trop difficile. Tellement notre sentiment de surpuissance est grand, tellement le joueur est connecté au personnage par cette maniabilité millimétrée, qu'il devient alors instinctif de "foncer dans le tas". Il va falloir apprendre à se contrôler messieurs dames, sinon c'est le game over assuré. 

Nous pouvons frapper dans toutes les directions à une vitesse folle, hormis pile au dessus de nous et pile en dessous. L'effet de "slash" a vraiment de la gueule, un arc d'énergie qui part violemment et s'enchaîne en rafales. De base, nous avons un triple saut mais lorsqu'un ennemi est touché, le jeu nous octroie alors un saut supplémentaire. Vous voyez le délire ? Les speedruners peuvent s'amuser à clôturer les stages en rebondissant d'ennemis en ennemis. J'avoue que cela pousse à "s'enjailler" mais finit souvent mal. Du moins, dans mon cas...

Notre coup de base est upgradable à la boutique où l'on passe régulièrement après chaque stage, d'où l'importance de récupérer un maximum de cristaux sur les cadavres ennemis. Nous avons donc accès à des projectiles se rajoutant à notre coup, ce qui est très mais alors très pratique, ainsi qu'à  quatre éléments (terre, feu, eau et acide) nous offrant chacun un sort upgradable une fois. Ces pouvoirs seront primordiaux et se rechargent tout seul très vite, ce qui fait qu'il serait idiot de s'en priver. Je commence toujours par sélectionner la pierre car ce sort dresse instantanément un mur devant vous qui défonce l'adversaire mais surtout protége des boulettes. C'est super utile. Ensuite, après avoir acheté les projectiles, j'opte pour le pouvoir de l'eau car il permet de se téléporter un peu plus loin et donc d'atteindre certains passages en traversant les murs. Pour le feu et l'acide, ce sont des grosses attaques déblayant tout devant nous. Pour finir avec la boutique, il reste un objet étrange : la carte mémoire. Oui, il est possible pour le joueur d'acheter une safestate, en gros. Mais celle-ci ne fonctionne qu'une fois, laissant une deuxième chance en refaisant partir de l'endroit où l'objet fût utilisé. Ingénieux. 

Groovy ! 

Il faut que j'aborde le dernier point fort (il n'a que ça, des points forts...) : le level-design. Le jeu regorge de cachettes, de murs cassables renfermant des cristaux. Et il est impossible de rencontrer tous les boss du jeu lors d'une run, plusieurs choix de route s'offrant à nous, ce que j'ai trouvé super. 

Des coffres à trésor ne seront accessibles que grâce au pouvoir de l'eau. Des objets très rares se trouvent cachés dans certains décors. Une orbe qui tournoit autour du joueur et dégomme les ennemis et les boulettes, hyper pratique mais dégottable seulement dans le dernier tiers du jeu. Il existe également quatre boules jaunes très bizarres qui une fois ramassées montent jusqu'à notre propre vaisseau, car on les retrouve dans le décor de la boutique. Malheureusement, mauvais testeur que je suis, je n'en ai trouvé que trois sur quatre... Je ne sais donc pas ce que cela débloque. Dès que j'ai la réponse, je modifierais cet article.

Le joueur croisera régulièrement des grosses boules de métal flottantes. Le but est de rebondir en frappant en l'air la première, puis de rebondir d'ennemi en ennemi jusqu'à finir par frapper la suivante. Cela rajoute beaucoup de points mais je ne l'ai personnellement jamais fais car comme dit plus haut : ça finit souvent mal. Je pense que les adeptes du scoring pourraient adorer ce jeu tant il est toujours possible d'améliorer ses performances et ses itinéraires pour maximiser ses gains. Au même titre que la réalisation, le gameplay de Tänzer atteint la perfection.

Regardez ce ciel

Alone in the dark

Pour l'histoire, nous sommes la dernière personne vivante de l'univers, la dernière personne sensée... Vous la sentez la solitude là ? C'est tout. Pas de scénario dans Tänzer. Par contre, la fin réserve une belle surprise. 

Les créateurs n'ont pas cherché de prétexte à cette "avalanche de gameplay".  Il y'a des monstres, on les bute, voilà tout. J'avoue qu'un brin de lore aurait été le bienvenue. Au moins un petit truc à la Xeno Crisis. C'est le choix des développeurs...

Une réalisation du tonnerre associée à un gameplay du feu de Dieu... Que demander de plus ? J'ai vraiment passé des heures géniales sur ce jeu de Mega Cat Studios qui en plus s'offre le luxe d'être long. Je précise qu'aucun niveau de difficulté n'est proposé. Tout le monde à la même enseigne. Trois coeurs, une fois perdus et c'est le game over sans sommation, aucun continue ici. Ne vous inquiétez pas, le challenge est parfaitement dosé. 

Mais tout est parfait dans ce jeu ou quoi !? Et bien presque, oui. Hormis une histoire plus étoffée, je ne vois vraiment pas ce qui lui manque.
   
Les coffres peuvent contenir une inestimable potion de vie

Comment clôturer correctement ce test ? Je voudrais tellement que les joueurs se rendent compte à quel point ce jeu mérite qu'on lui prête attention. Je ne sais pas pourquoi il est passé sous les radars mais je vous garantie que nous avons là une pépite. Des graphismes au gameplay en passant par le son, tout est parfait. Voici donc pour mon avis : Tänzer est un grand jeu.

Peace.

O'Reilly    

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

CRACHEZ-LEUR À LA GUEULE DANS METAGALACTIC LLAMAS : BATTLE AT THE EDGE OF TIME (VIC20MAXI) !

C'est là mon tout premier test d'un jeu VIC 20. Je découvre cette ludothèque depuis ces derniers jours seulement et je peux dire que je suis bluffé. Grand fan devant l'Eternel de l'Atari 2600, j'avais entendu que cet ordinosaure jouait dans la même catégorie. J'entends par là qu'il était disponible à la même période mais qu'il semblait bien plus performant que la console du légendaire constructeur américain. Ordinateur oblige. Je confirme ! Nous avons des jeux arborant le même type de graphismes stylisés dirons-nous et que j'adore tellement, mais plus colorés et acidulés. De plus, les jeux sont bien plus fluides et "finis", si j'ose dire. Je suis tellement heureux que toute cette merveilleuse ludothèque s'ouvre à moi grâce au VIC20/C64Maxi de Retro Games. Et donc, le premier titre qui m'a accroché et sur lequel je compte bien péter le score est un shmup survolté nommé Metagalactic Llamas : Battle at the Edge of Time. Ça, c'e

LE JEU QUE J'ATTENDS LE PLUS EN 2023

Très loin de l'agitation des grands studios. Ayant un budget sûrement similaire à celui aloué à 20 secondes de cinématique d'un AAA. Et encore... Un marketing se résumant au bouche à oreille entre passionnés. Le jeu que j'attends comme un fou en cette année 2023 reste sûrement inconnu, bien qu'il en soit à la fin de son développement, de 98% des gamers. Même les retrogamers les moins aventureux sont pour beaucoup passés à côté,  j'en suis sûr. Encore une fois, c'est sur Commodore 64 que ça se passe. Oui, la dernière niche de la poupée russe, si vous voyez ce que je veux dire. Bon, j'arrête de tourner autour du pot. Mesdames et messieurs, le studio Protovision espère pouvoir sortir Wild Wood à l'Éte 2023. Je croise les doigts, les orteils et tout ce que je peux croiser pour que ce soit le cas. Voyons plus précisément de quoi il retourne. Objectif Lune Parmi les très nombreux types de graphismes existants, j'aime par dessus tout ce que propose le Commo

DARKNESS ET DARKIPEDE (C64MINI) : DANS LA JUNGLE PERSONNE NE VOUS ENTENDRA CRIER

J'adore la direction artistique de ces jeux ! Voilà, ça c'est dit. Sérieusement, l'univers dans lequel se déroulent nos aventures, à savoir la jungle, est juste envoûtant. Je pense que c'est désormais officiel : l'ère 8 bits est mon époque favorite en termes de jeux vidéos. Et avec le Commodore 64, nous avons vraiment ce qui se faisait, et se fait toujours, de meilleur en la matière. Je vous invite à jeter un oeil à un titre tel que Briley Witch Chronicles si vous avez encore besoin de vous en convaincre. Bref, je fut donc d'abord attiré par l'aura de Darkness (Darkipede est un shmup reprenant le même design). Ce jeu date de 2014 et les screenshots me donnèrent instantanément envie de parcourir ces lieux. Voyons ce que j'y ai trouvé... Le livre de la jungle Darkness est un jeu d'aventure de type twin-stick shooter dans lequel nous pouvons donc tirer dans les huit directions. Darkipede est un petit jeu qui vient se greffer au premier et se veut être