Mais qu'est ce que c'est ? Un avion ? Non, c'est Superman ! Pfff, oubliez ça. Aujourd'hui, c'est d'un vrai héros dont nous allons parler. Un qui n'est peut-être pas beau gosse ni musclé mais qui a tout de même de sacrés arguments à faire valoir. Faites dont place au Boogerman !
Énormément de souvenirs remontent à la surface quand je lance ce titre que j'ai eu la chance de posséder dans mon enfance. Bien loin des clichés habituels sur les super-héros, les développeurs de chez Interplay nous ont créé un personnage qui est devenu, pour moi, légendaire. Il va très bien sur la cartouche Interplay Collection I aux côtés de Earthworm Jim. Un must...
Caca boudin
L'histoire veut que ne soyons un millionnaire très, trop, curieux. Au point de nous faire embaucher comme agent de surface dans le laboratoire du célèbre professeur Stinkbaum. Ce dernier a mis au point une invention révolutionnaire permettant d'assainir notre planète en envoyant nos déchets dans une autre dimension, sommairement appelée dimension X. C'est loin d'être bête comme idée, il fallait y penser. Que font nos politiques ?
Notre protagoniste principal, alors que le laboratoire est vide, s'en vient contempler la fabuleuse création du génie. Quand tout d'un coup, une faille spatio-temporelle apparaît par laquelle le maître de la dimension X, le Boogermeister, vole la précieuse invention. Notre héros n'hésite pas une seule seconde avant de se jeter dans l'inconnu. Nous voici alors dans un autre univers, revêtu de notre costume de Boogerman.
Ce scénario un brin puéril porte un propos reflétant un certain militantisme quant à la sauvegarde de la bio-diversité. Boogerman - A Pick and Flick Adventure est donc un titre visant à développer chez nos enfants une conscience écologique. J'ai bien parlé là, hein ? Ouais, c'est un mec qui rotte et qui pète quoi ! Et c'est tout bonnement génial.
La beauté peux se trouver partout
Vous aurez compris que l'univers englobant l'action de ce titre est complètement frapadingue, je pense que c'est le terme correct. On nage littéralement dans les immondices. La palette de couleurs décline toutes les teintes possibles de vert et de marron. La saleté est partout, du sol au plafond. Des lianes de morve pendouillent ça et là, des tas d'ordures dans lesquels on peux farfouiller traînent négligemment, du serumen suinte des murs...
L'un des points forts du titre est sans conteste son level-design superbement pensé sur plusieurs étages. Les aller-retours seront nombreux pour espérer tout voir et trouver tous les passages secrets. D'ailleurs, les toilettes servent de téléporteurs vers des petits stages bonus et les cabinets de jardin font office de check point. Les niveaux sont loin d'être linéaires et il est difficile de se rappeler tous les chemins possibles.
Les ennemis sont variés et si certains sont dans le thème, comme des gros bonhommes de graisse explosifs, même ceux plus génériques comme les gobelins ont quelque chose dans le dessin et l'animation qui fait "crade", repoussant. Réellement, la direction artistique est vraiment stylée et les graphismes très beaux. Le point fort est pour moi l'animation du jeu d'une fluidité parfaite, mais j'y reviendrais en abordant le gameplay.
Et notre héros alors ? N'est-il pas formidable ? Je suis fan. Avec son double menton gigantesque... Il bouge avec une grâce folle, sans rigoler, et saute de part en part de l'écran tel une feuille morte prise dans le tourbillon de la vie... Pardon, c'est ce jeu qui fait ressurgir mon âme de poète. Non mais regardez sa tête lorsqu'il rotte ! Nous ne pouvons nous empêcher de sourire. Et quand il se baisse pour lâcher un pet qu'il est possible de "charger", oui, et que son derrière se met à gonfler démesurément... Du grand art. Laissez-le donc sans rien faire quelques instants. Il se curera le nez et se bagarrera pour se décoller une crotte de nez du doigt... Il faut avouer que parfois, l'humour "pipi caca" un peu au ras des pâquerettes fait du bien. Sérieusement, un soin tout particulier à été apporté à la partie visuelle du soft et le rendu final est superbe.
Milk et piment, deux items importants |
Côté sonore, c'est aussi très cool. Les musiques collent à l'univers si particulier. Entraînantes mais pas soûlantes, plus énervées pour les combats de boss. Ces derniers sont d'ailleurs hilarants, du super-héros bizarre au déguisement d'insecte jusqu'au fermier énervé se servant d'une poule comme arme, ils sont nombreux mais leurs patterns sont quasi similaires. En tout les cas, ils ne dépareillent pas. Les bruitages sont super bons. Les reflus gastriques de notre personnage sont extras bien retranscris. Bien entendu, niveau humour nous sommes plus sur du Jean-Marie Bigard que sur du Raymond Devos mais je ne sais pas... Ça me fait marrer.
Sorti initialement en 1995 sur Mega Drive et Super Nintendo et réédité en 2020 sur Evercade, Boogerman - A Pick and Flick Adventure est un sacrément beau travail réalisé par les développeurs de chez Interplay. On sent qu'ils se sont éclatés à créer ce titre. C'est un réel plaisir que de parcourir ce monde pourtant peu ragoûtant. Magnifique.
La maniabilité de Boogerman est un modèle de fluidité. Réellement, elle fût peaufinée au possible pour rendre les déplacements instinctifs. Un superbe travail.
Ça passe |
Un grand jeu. La conclusion ne peux être autre. Ce titre sort des sentiers battus pour prendre les chemins de traverse, bien boueux et salissants. Cet univers n'a pas son pareil dans le JV. De la réalisation au gameplay, tout mérite le respect. Amusant, long, beau, attachant... L'un de mes jeux de plate-forme préférés.
Si vous ne connaissez pas Boogerman - A Pick and Flick Adventure et que vous appréciez le genre, alors foncez sans une hésitation. Vous ne pourrez qu'être ravi et sourir devant ce super-héros qui sort des carcans habituels. Fabuleux.
Peace.
O'Reilly
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