Commencer ce blog par ce test est quelque chose d'important pour moi. Ce jeu représente tout ce que j'attend du gaming d'aujourd'hui, à savoir un respect des valeurs vidéoludiques d'antan ainsi que du consommateur et du fun, du fun, du fun… Tout est là.
Fruit d'un financement participatif Kickstarter plus qu'abouti (372% du budget initialement demandé), c'est pour moi un classique qui vit le jour. Les développeurs de chez Bitmap Bureau avaient promis un super jeu pour la MegaDrive, ils ont livré un super jeu pour la MegaDrive et bien plus encore. Fort de son succès, le soft se vit gratifié de versions dématérialisées sur next-gen et de sorties physiques sur MegaDrive donc, Evercade (celle nous intéressant aujourd'hui), Dreamcast, PS Vita, Switch et récemment Neo Geo AES, MVS et CD. Il est également possible de le télécharger sur, PlayStation 4, XBOX One et PC. Rien que ça…
Mesdames et messieurs, les xénomorphes attaquent et il nous incombe de les repousser dans ce nouveau défouloir : Xeno Crisis !
Ici Ripley, dernière survivante du Nostromo...
Les humains ont démocratisé le voyage dans l'espace et des colonies s'implantent sur de lointaines planètes. Cette expansion se fait sous l'égide de l'armée. Venant de la Colonie 88 basée sur l'une des Lunes de Jupiter, baptisée Io, un message est capté par le vaisseau du Commandant Darius. Un SOS… Puis, plus rien… Le Commandant envoie alors un rapport détaillé au QG sur notre bonne vieille Terre ainsi qu'une escouade de ses meilleures marines sur Io. C'est là que nous entrons en scène. Un vaisseau nous dépose, seul ou à deux, devant le sas principal d'entrée de la Colonie 88. Il va nous falloir découvrir ce qu'il s'est passé ici. Nous nous croirions dans Alien 2 Le Retour.
 |
| Notre taxi pour l'Enfer |
Pixel perfect
De suite, les graphismes enchantent nos pupilles. Que c'est beau et bien animé ! La colorimétrie est elle aussi parfaite. Un régal. Je n'ai pas compté le nombre maximum d'ennemis à l'écran mais même quand ça fourmille de partout, je n'ai recensé aucun ralentissement. Rapidité et fluidité sont les maîtres mots.
La direction artistique emprunte énormément, et pour mon plus grand plaisir, à la saga Alien de Ridley Scott qui restera à jamais ma madeleine de Proust. Déjà, nos deux marines ont la classe et je préfère jouer la femme et me prendre pour Vasquez, Amanda ou Ellen (pour ceux qui connaissent bien Alien). Des xénomorphes de toutes sortes vont débouler à la pelle dans le seul but de nous trucider. Des espèces de vers des sables crachant des boulettes, des gros blobs visqueux et sautillants lâchant des nuages de gaz toxique, des petits démons volants dans tous les sens tout en nous envoyant leurs boulettes, des entités paranormales invisibles n'apparaissant qu'en se prenant une balle, des sentinelles mécaniques, des araignées "têtes de mort", etc... Le bestiaire est varié et ces monstruosités pullulent dans chaque pièce visitée. Quant aux boss, je dis : "wow". Le chara-design dans ce qu'il a de meilleur. J'avais bien fais attention de ne pas me spoiler et qu'elle fut donc ma surprise quand j'ai atteint la dernière salle du premier niveau. Là, m'attendait Shima. Réellement, cette rencontre restera gravée dans mon esprit. Cette classe, les amis ! Les boss sont impressionnants au possible.
Les décors sont aussi superbement travaillés. C'est un plaisir que de passer de salle en salle en s'enfonçant toujours plus dans la Colonie 88. Chaque niveau à sa propre identité : bâtiment à l'abandon, forêt, laboratoire high-teck ou même manoir hanté... La variété est toujours de mise.
Quel travail les graphistes de chez Bitmap Bureau ont abattu là ! C'est beau, fluide, coloré... Le pixel-art à son plus haut stade.
 |
| Nous sommes vraiment dans Alien 2 |
La bande-son à subit le même traitement de faveur. Les musiques, en mode dessin-animé et aux accents rock, sont entraînantes à souhait et soulignent parfaitement l'action frénétique à l'écran. Elles ne nous lassent jamais et font bouger la tête, que demander de plus ?
Pour les bruitages, ça colle. Le bruit des différentes armes, les explosions, les cris des monstres… Tout est superbement retranscrit. Nous avons le droit à des voix digitalisées du plus bel effet, que ce soit les prisonniers nous interpellant ou celle nous indiquant "Aera clear". Petit regret : dans cette version Evercade, la même que sur Mega Drive, aucune voix ne raconte l'histoire, contrairement aux autres versions. Hormis ce point, c'est tout bon.
Une réalisation du feu de Dieu ! Ça fait du bien de voir tourner un titre comme ce Xeno Crisis. Le studio anglais peut se targuer d'avoir créé un modèle de pixel-art et d'animation. La classe à l'anglaise quoi…
 |
| Ce niveau rend fou |
La rose des vents
Dans les "petits papiers" du rétrogaming, ce genre est appelé double stick shooter. Cela veut dire que le jeu est en vue isométrique et que nous pouvons tirer dans les huit directions, à l'instar d'un Shock Troopers, sauf qu'ici il s'agira d'avancer de salle en salle en les vidant de leurs occupants. À noter que le jeu fonctionne de manière à proposer une nouvelle map de façon aléatoire à chaque partie, du coup la rejouabilité est poussée à son paroxysme. J'ai déjà vu des photos de double stick, ça à l'air cool, mais qui possède cela en vrai, hormis les développeurs ? Il va donc falloir choisir entre deux maniabilités utilisant trois ou six boutons.
Dans le premier cas, un bouton est affecté au tir que l'on dirige grâce au pad directionnel. Les deux autres servent respectivement pour les grenades et la roulade. Les attaques au corps à corps se déclenchent automatiquement à l'approche d'un ennemi, mais n'espérez pas enchaîner les morts au couteau car il y'a un petit temps entre deux attaques.
Quant à moi, je préfère amplement faire le choix des six boutons. La croix directionnelle sert juste à bouger notre personnage et chaque bouton sert à tirer dans une direction comme dans The Blinding of Isaac. Les gâchettes sont alors affectées aux grenades et à la roulade. Plus efficace que la première possibilité, je trouve.
D'ailleurs, une chose à retenir est que la roulade est la meilleure amie du marine désireux de rester en vie. Celle-ci, le temps du déplacement, rend le joueur invincible. Une salve de boulettes arrive sur vous ? Roulade pour passer au travers. La boîte de munitions se trouve de l'autre côté de l'écran et il y'a trop de monstres pour les abattre tous au corps à corps ? Roulade et roulade. Un boss tente de vous noyer sous les boulettes ? Roulade, tir, roulade, tir… Roulade, roulade, roulade… Pigé ?
Une maniabilité instinctive et réactive qui fait que nous abattons les ennemis à la pelle sans sourciller. Un gameplay jouissif pour un super jeu. Top.
 |
| Et en français |
Donc, le but est de vider toutes les salles jusqu'à atteindre celle du boss. Pour ce faire, il y'aura diverses choses à ramasser. Une bonne variété d'armes s'offrent à nous mais certaines sont moins utiles que d'autres. Le fusil à pompe puissant mais forçant à se rapprocher, le fusil à plasma qui dézingue tout mais pêche par son temps de charge, le fusil à tirs rebondissants sur les murs mais faiblard… Par contre, un lance-flammes ou un lance-missile vous vide une salle en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Si notre mitraillette de base fonctionne de manière standard, avec des munitions s'amenuisant et des caisses pleine de chargeurs à ramasser, celles secondaires ont un timer de vingt secondes. Au joueur de faire le plus de dégâts possibles pendant ce court laps de temps.
Pour ce qui est des items, commençons par les plaques d'identité de soldats. Ces dernières sont essentielles car elles servent de monnaie dans le shop de fin de niveau pour upgrader notre marine. Puissance de l'arme, des grenades, vitesse, santé… Plusieurs points sont à optimiser pour se transformer en véritable Rambo. Hormis ça, des grenades et des trousses de soin poperont ça et là.
 |
| Ça va ch... |
Beaucoup considèrent que le mot homebrew est synonyme de "petit jeu". Bitmap Bureau a montré qu'il n'en ai rien. Bien que, d'autres ne voient plus vraiment cela comme du homebrew car ce sont quand même des professionnels du milieu qui ont monté une boîte de développement. On peux rétorquer qu'à la base le titre n'était prévu que pour la Mega Drive et qu'il est issu d'un financement participatif, nous sommes donc loin du triple A hollywoodien.
Sortir un tel titre en 2020 et connaitre une telle reconnaissance montre qu'une partie de l'industrie du jeux vidéos va plutôt bien. Le "néo-rétro" a le vent en poupe et ça ne risque pas de changer avec des titres comme Xeno Crisis. Un must.
Peace.
O'Reilly
Commentaires
Enregistrer un commentaire