Le versus fighting, voilà un genre encore trop peu représenté pour le moment sur Evercade et les opus proposés ne sont pas toujours fameux. Les deux Clayfighters sont marrants mais pas pour tout le monde et Weapon Lord, qui est pourtant esthétiquement époustouflant, est injouable car d'une difficulté proprement débile. Heureusement, la Data East Collection 1 vient redonner le sourire aux "doseurs" en intégrant Fighter's History.
Là, nous sommes sur du versus fighting pur et dur. On connaît la tendance de Data East à s'inspirer des meilleurs et c'est donc sur Street Fighters II qu'est quelque peu calqué ce titre. J'ai envie de dire, tant mieux. Je trouve pour ma part que ce jeu possède une ambiance bien à lui et assez de qualités pour que le joueur ai envie de le creuser et d'apprendre à en gérer les personnages.
Ready ? Fight !
Les gros-bras du game
Durant les années 80-90, Data East était l'un des développeurs les plus connus et reconnus. Plusieurs classiques à leur actif, ils étaient présents dans toutes les salles d'arcade. C'est d'ailleurs dans ce business qu'ils ont commencé, ayant créé un système pour pouvoir alterner les jeux dans les bornes sans avoir à changer complètement de machine. Puis vint le développement de jeux à proprement parler dont des hits tel que Burger Time, Joe & Mac, Magical Drop... et bien entendu le titre qui nous intéresse aujourd'hui : Fighter's History.
Comme dit en introduction, Data East était connu pour plagier, disons le carrément mais n'oublions pas tout de même qu'ils créèrent également des concepts originaux. Le célèbre développeur Capcom leur a intenté un procès quand est paru Fighter's History. Procès gagné par Data East mais leur nouvelle licence pour entrer dans le microcosme du versus fighting était désormais entachée d'une sale réputation. Ça n'empêcha pas la série, au fil des années et des suites plutôt réussies, de se hisser au rang de très bon "second couteau".
Ce n'est pas mal comme roadster pour l'époque |
Droite, droite, haut, haut, L et R
Entrez cela tranquillement lorsque le gros logo Fighter's History s'est affiché en entier. Vous entendrez alors un petit tintement vous indiquant que le code a fonctionné et que vous avez désormais accès aux deux boss qui sont Clown et Karnov. Franchement, si l'on se souvient que le jeu est paru en 1993 sur arcade et l'année suivante sur Super Nintendo, alors le roadster de neuf personnages jouables montant à onze avec les boss est honorable et dans les standards de l'époque.
J'aime énormément la sélection de personnages offertes par Fighter's History. Chaque combattant est là pour représenter son pays dans le grand tournoi organisé par le milliardaire Karnov, boss final du game. Le boxeur thaïlandais Samchay, la judoka japonaise Ryoko, le bagarreur de rue anglais Matlok, le lutteur français Jean-Pierre, le moine shaolin chinois Lee, ect... Beaucoup de styles bien différents donnant des combats énergiques et funs. Ce sont d'ailleurs deux vitesses de jeu qui nous sont proposées dans les options.
Un mode histoire, un mode deux joueurs, un mode survival en équipe de cinq (j'adore, ça fait bataille rangée...), les options habituelles ainsi qu'un remapage des boutons bien pratique, tous les poncifs du genre sont présents. Je précise que nous avons six choix de difficulté, ce qui est très bien pour débuter tranquillement. Le professionnalisme à la Data East.
Deux persos très plaisants à jouer |
Sonic boom ! Ah non, pardon...
Paru un an plus tard que Street Fighters II, les adeptes de ce dernier n'ont sûrement pas étés perdu en prenant en mains Fighter's History. Le système de combat est quasiment le même. Trois boutons pour les poings et trois boutons pour les pieds : fort, moyen et faible. La garde en appuyant sur arrière. Les coups spéciaux à base de quart de cercle ou même de matraquage de bouton comme pour les mille poings de Lee (ou de Honda). Les projections... Bref, si vous êtes bon à l'un vous ne pourrez qu'être bon à l'autre.
Fighter's History possède tout de même un truc bien à lui. Chaque combattant arbore un accessoire qui peux être détruit. Par exemple, le boss final Karnov porte un turban, tâchez de le frapper à répétition à la tête pour qu'il se retrouve crâne nu et dans les vapes quelques précieuses secondes. Pour Matlok ce sont les lunettes, pour Jean-Pierre c'est un brassard aux couleurs du drapeau français, pour le gros Marstorius ce sont ses jambières, ect... Ce système est cool mais utile que dans un assez haut niveau de difficulté, sinon vous aurez tôt fait de battre votre adversaire avant de pouvoir lui ôter son accessoire.
La maniabilité de Fighter's History est parfaite pour qui se lance dans le versus. Les coups sont simples à sortir et l'on s'y amuse très vite.
Karnov est petit mais costaud |
Pixel power
Ah, le charme des jeux 16 bits. De la belle 2D bien pixelisée comme on l'aime. Je ne sais pas vous mais moi j'ai du mal avec les jeux trop lisses comme le récent Street of Rage 4. Je préfère de loin ces bons vieux graphismes d'antan. Franchement, Fighter's History est très beau.
Nos fiers combattants sont superbement animés, les sprites sont de bonne taille et les coups portent comme il faut. On ressent bien l'intensité des combats et, manette en main, on a vraiment l'impression de faire mal. Niveau charachter-design et animation, le titre de Data East n'à rien à envier à ses concurrents du moment. Beau, fluide et nerveux, ça envoie du lourd, passez-moi l'expression.
Les décors ne sont pas en reste. Chaque pays est correctement représenté et le joueur sait tout de suite où se déroule le combat. Pleines d'éléments typiques de chaque lieux (certains pouvant se briser), bien détaillées (les lustres de Versailles...), une colorimétrie bien choisie, les différentes aires de combat sont des plus soignées et c'est un plaisir que d'y pratiquer de la bonne grosse baston.
Pour le côté sonore, nous sommes encore sur du bon travail. Les bruitages sont très bons, l'impact des coups est bien rendu, et les musiques sont plutôt cools et entraînantes. À chaque stage son ambiance et son propre morceau qui est en général bien dans le thème. Les voix digitalisées sont très bonnes également, j'adore le ton "grinçant" de Matlok.
Data East avait mit les petits plats dans les grands pour son arrivée sur le marché du versus. Mon seul regret serait le manque de "vraies" fins, j'aurais apprécié au moins quelques artworks. En tous les cas, leur Fighter's History est peaufiné comme il faut et il peux garder la tête haute.
Le stage de Clown |
Une grosse dose de versus pour la ludothèque de l'Evercade, cela fait un bien fou. Data East était une boîte de développement très talentueuse et cela se confirme avec Fighter's History. Alors oui, il se base sur ce qui marchait à l'époque dans le domaine mais parvient à avoir sa propre identité. Une belle entrée en matière pour une licence qui parvint tout de même à se faire un nom à une époque où le secteur du versus était en plein boum. Respect.
Peace.
O'Reilly
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